Le discours du Lieutenant-Général Henri Namphy, proclamant le Conseil National de Gouvernement (CNG), le 7 février 1986. Le CNG est une instance collégiale ayant assumé les rênes du pouvoir en Haïti, à la suite de la démission et du départ pour l’exil du Président à vie Jean-Claude Duvalier surnommé Baby Doc.
Le Lieutenant-Général Henri Namphy a lancé un appel au calme, à la sérénité et à la pondération. Il fait un rappel du contexte politique ayant conduit à la chute du régime des Duvalier et fait le constat de l’échec de l’Etat et des abus de pouvoir enregistrés. De plus, il annonce la formation du CNG par les Forces Armées d’Haïti “pour la sauvegarde du patrimoine national”, dit-il.
Composition du CNG: Lieutenant-Général Henri Namphy (Président), Colonel Williams Régala, Colonel Max Vallès, Ingénieur Alix Cinéas, Me. Gérard Gourgue (membres), Colonel Prosper Avril (Conseiller)
Le 7 février 1991, le Prêtre Jean-Bertrand Aristide délivre son discours d’investiture au Palais national, à la suite de son élection le 16 décembre 1990.
Ce fut l’une des rares élections non contestées en Haïti. Président Aristide est souvent considéré comme le premier Président démocratiquement élu sous l’égide de la Constitution du 29 mars 1987, car d’aucuns considèrent que l’élection de janvier 1988 ayant porté le Professeur Leslie François Manigat au pouvoir comme une élection sinon truquée par les Forces Armées d’Haïti (FAd’H), du moins accusant une trop faible participation populaire, car boycottée par les principaux partis et candidats, en raison des massacres enregistrés lors des élections de novembre 1987, premières élections organisées après le départ de Jean-Claude Duvalier en février 1986..
Le nouveau Président surnommé “Titid” ou encore “Ti Pè a”, en dépit du scepticisme d’une frange des élites économiques et militaires, était au sommet de sa popularité. Il était, à ce moment, le champion et la figure emblématique des assoiffés de la démocratie qui espéraient et/ou luttaient pour l’instauration réelle de la démocratie en Haïti. Président Aristide était, pour une bonne partie de la population, le symbole du changement. Mais le coup d’Etat du Général Raoul Cédras, le 30 septembre 1991 allait noyer l’espoir de démocratie en Haïti. La force a repris ses droits…
Temps forts du discours et/ou phrases historiquement retenues
Le nouveau Président considère le jour de son investiture comme aussi le jour du mariage d’amour entre les Forces Armées d’Haïti (FAd’H) et le Peuple Haïtien. Il dit vouloir faire des FAd’H une armée professionnelle.
Il dit aimer les enfants et être fou de la jeunesse.
« Wòch nan dlo pral konn doulè wòch nan solèy »
“Yon sèl dwèt pa manje kalalou” (proverbe Haïtien)
“Yon sèl nou fèb, ansanm nou fò, ansanm ansanm nou se lavalas »
Le Président dit publiquement n’avoir pas besoin de l’indemnité présidentielle de 50 000 GDES/mois. Trop d’argent pour le Président d’un pays pauvre.
Le nouveau Président fait aussi des annonces de promesses d’aide d’organisations internationales et/ou de pays étrangers.